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CHARRIERE Simon
EQUIPE DREAM
CDD

Ingénieur en optique et chercheur en agroécologie, je cherche des moyens pour nourrir durablement la population. Dans le projet SLAM-B, je suis responsable du living lab Ouvèze Ventoux, dont l’objectif est d’évaluer les pratiques culturales permettant une adaptation des vergers et des vignes aux sécheresses en Vaucluse. Ce qui anime mes recherches, ce sont les interactions entre la gestion de l’eau et le stockage de carbone dans les sols de vignes et vergers, face à la dérive climatique.

Grâce à l’outil MAELIA, on peut simuler des exploitations agricoles, dans leur contexte territorial, et évaluer leurs évolutions selon les climats futurs. Mais au début du projet (avril 2024), cet outil de simulation, conçu pour la grande culture, ne modélise ni les vergers ni les vignes.

Dans un premier temps, le travail consiste à adapter l’outil MAELIA aux vergers et aux vignes. Une fois fonctionnel, on pourra s’attaquer au vrai objectif du projet : adapter vergers et vignes à la dérive climatique.

La dérive climatique a de nombreuses conséquences sur les exploitations. Dans le contexte méditerranéen de l’Ouvèze, le premier problème est lié aux sécheresses. Une réponse bien identifiée dans la littérature consiste à augmenter les stocks de matières organiques dans les sols. Cette solution permet à la fois de s’adapter à la dérive climatique et de la limiter.

Les objectifs finaux du projet sont :

  • De contribuer à l’adaptation les vignes et les vergers à la dérive climatique, et en particulier aux sécheresses.
  • D’établir des scénarios prospectifs sur les pratiques agricoles de ce territoire par rapport à la gestion de l’eau et par rapport au réchauffement climatique. Ces scénarios sont construits avec les agriculteurs du territoire.

Les objectifs académiques du projet sont :

  • Améliorer les connaissances agronomiques des vergers et des vignes
  • Améliorer les capacités de simulation du fonctionnement global des vergers et des vignes
  • Améliorer les connaissances sur l’impact de ces pratiques agricoles sur le réchauffement climatique.

Mon objectif personnel :

  • Être au service des agriculteurs et apprendre de leurs pratiques.

Les difficultés du projet sont de plusieurs types :

  • La co-construction des scénarios avec les agriculteurs et les acteurs du territoire (trouver le temps, comprendre finement leurs pratiques, adapter les résultats à leurs attentes…)
  • Les simulations sur les vergers et les vignes sont aujourd’hui mal maîtrisées. Les simulations incluent un grand nombre de paramètres, dont des éléments non maîtrisés (ravageurs, grêle…), ce qui donne des modélisation complexes. Au-delà du défi technique de la simulation, le défi de fond sera de quantifier les incertitudes et sensibilités puis de convertir ces résultats afin d’offrir des pistes concrètes pour les arboriculteurs et vignerons.
  • En lien avec les difficultés de simulation, l’un des objectifs académiques étant de contribuer à la connaissance scientifique sur le réchauffement climatique et la contribuer du secteur agricole à son atténuation, plus les scénarios permettront d’évaluer ces impacts à long terme, plus les résultats seront utiles, mais les incertitudes augmenteront aussi. Projeter les résultats aussi loin que possible dans le temps est une difficulté importante. »