Contexte du stage

Le système de production agricole actuel, utilisant massivement les moteurs thermiques pour travailler le sol, gérer l’herbe et incorporer la matière organique fait appel à de grandes quantités d’énergies fossiles dont les coûts économique,  environnemental et social augmentent. Il est critiqué en particulier pour ses effets sur la compaction au niveau des passages de roues, entraînant un risque important pour la santé des sols : détérioration structurale, réduction de la macroporosité et des capacités de transfert et d’absorption de l’eau.
Pourtant, ce travail du sol demeure un puissant levier d’action agronomique sur l’activité biologique des sols, la minéralisation des matières organiques et la gestion de l’herbe, particulièrement en maraîchage biologique. La traction animale est souvent utilisée pour sa qualité en matière de travail du sol (finesse, précision, moindre compaction). Aussi, elle pourrait être une technologie d’avenir pour répondre aux enjeux actuels dans les exploitations maraîchères à petite échelle : maintenir une productivité alimentaire importante, tout en préservant la santé des sols et les ressources en eau. Cependant il existe encore trop peu d’études (en particulier en régions tempérées) sur ce sujet. Nous faisons l’hypothèse que le remplacement du tracteur par des outils en TA pourrait avoir des conséquences moins négatives sur les fonctions biologiques, la structure du sol et la dynamique de l’eau dans les sols.
Pour répondre à cette hypothèse nous proposons de réaliser une étude expérimentale en contexte de maraîchage  iologique sur la comparaison entre itinéraires techniques utilisant de la traction animale (TA) et de la traction motorisée (TM), et leurs effets sur les fonctions biologiques, physiques et hydrophysiques du sol.
Cette expérimentation sera réalisée sur l’unité expérimentale Maraichage INRAE d’Alénya (66), et contribue à un projet plus large soutenu par l’IFCE (PETTA : Place de Equidés de Travail dans la Transition Agroécologique).

Structures d’accueil 

L’unité expérimentale Maraîchage d’Alénya, dans la plaine du Roussillon est spécialisée dans l’étude des systèmes maraîchers sous abri et de pleine terre. Sa mission est de concevoir, caractériser, expérimenter et évaluer des systèmes maraîchers et des pratiques culturales permettant de mieux répondre aux enjeux de l’agroécologie dans un contexte de dérèglement climatique. Les travaux de l’unité se focalisent sur la santé des plantes et sols, la qualité des produits dans un contexte d’adaptation au dérèglement climatique ; thématiques abordées via des essais systèmes ou factoriels et parfois des approches participatives. L’unité développe ses projets de recherche-expérimentation et d’expertise avec un réseau diversifié et pluridisciplinaire de partenaires scientifiques (INRAE, CIRAD…) et techniques (CTIFL, ITAB, CIVAM, agriculteurs…).
L’Unité Mixte de Recherche EMMAH développe des recherches sur les interactions entre cultures et ressources en eau sous influence du changement climatique, en particulier le déficit hydrique. Dans ce cadre l’équipe SWIFT (Soil Water Interactions and transFert Team) s’attache à caractériser la santé des sols (mesures physiques, hydrophysiques et respirations microbiennes), les transferts d’eau dans le sol et les interactions sol-plante-communautés microbiennes à travers la rhizosphère, en lien avec la résistance au déficit hydrique.

Objectifs et missions

L’objectif du stage sera d’évaluer comment la TA et TM influencent la dynamique de l’eau dans les sols et la
santé des sols. Plus spécifiquement les missions de l’étudiant-e seront de :

•  Appuyer la mise en place opérationnelle de la culture et le suivi cultural (liens avec les prestataires).
• Contribuer à la mise en place et au suivi précis de l’expérimentation au champ (collecte de données sur le terrain, indicateurs de l’ITK, documentation photographique et saisie informatique).
• Réaliser le suivi régulier des propriétés hydrophysiques du sol en particulier au moment des opérations culturales : état humidité, de compaction des sols...
• Préparation et participation aux campagnes de prélèvements et mesures (démarche BioFuncTool® complétée par d’autres mesures d’indicateurs biologiques et physiques) et possibilité de participer ponctuellement à d’autres campagnes du projet PETTA (07 et 26).
• Participations ponctuelles aux mesures MicroRespTM réalisées au laboratoire Emmah d’Avignon.
• Compilation des résultats (obtenus à Alénya et Avignon) et traitement statistique des données.
• Rédaction d’un rapport/poster (en cohérence avec la formation/diplôme préparé).

Compétences recherchées 

Vous aurez des connaissances de base en agronomie et une sensibilisation à la santé des sols. Vous saurez vous intégrer, communiquer, collaborer avec un collectif de travail varié (autres stagiaires, techniciens et chercheurs de plusieurs unités et agriculteurs / prestataires en traction animale et motorisée). De la rigueur et de l’organisation pour les campagnes d’échantillonnage et les manipulations de nombreux échantillons, de l’autonomie et de la motivation pour l’expérimentation sont des qualités recherchées pour ce stage, ainsi que des capacités de communication pour échanger et faire le lien entre différentes équipes scientifiques et des professionnels. Vous maitrisez les logiciels Word, Excel et Rstudio.

Conditions 

• Organisme d’accueil : INRAE, Unité Expérimentale sur les systèmes maraîchers agroécologiques (UE Maraîchage), route de Théza, 66200 Alénya
• Hébergement à coût réduit (60€/ mois) possible sur le site d’Alénya (colocation).
• Période et durée : 6 mois, sectionnables en 2 : idéalement un stage format M1 d’Avril à Juin et une période de césure d’Août à Novembre 2025.
• Encadrement du stage à contacter pour postuler (LM + CV + notes M1 + contact référent-e) : Fabienne Boivin (UMR EMMAH-UR ECODEV ) & Esther Guillot (UE Maraichage).
• Gratification : Gratification légale autorisée soit 12.5% du plafond de la sécurité sociale (environ 625€/mois).